La séance du 19 novembre du séminaire
aura lieu de 18 heures à 20 heures, au Centre universitaire des saints pères, en salle J 536.
Deux interventions sont prévues :
Thérèse Laferrière, Professeure titulaire à l’Université Laval
Les technologies et les ressources numériques se développent à grande vitesse. Quels usages en faire en salle de classe est une question susceptible de rallier les acteurs de l’éducation du fait de sa complexité et des différents savoirs qu’elle interpelle. Présentement, ces usages reposent sur la capacité d’action de l’enseignant, de l’enseignante. Il lui faut faire preuve d’une certaine capacité de risque, mais aussi de prudence. Même si collaborer est difficile avec ou sans le numérique, ce défi pédagogique le requiert. Ainsi, faire l’école en réseau (FER), c’est collaborer avec des pairs, des collègues d’ailleurs, pour planifier, conduire et évaluer des activités d’apprentissage. Des technologies numériques servent alors de plates-formes pour le codesign d’activités d’apprentissage pour les élèves ou la participation à une communauté de pratique (CoP).
L’intérêt des CoP existantes ne porte encore guère sur l’évaluation des progrès des élèves puisque l’attention est surtout dévolue à des questions d’accès aux technologies numériques et à leurs usages. Pourtant, les problèmes d’accès requièrent d’importants investissements financiers et ceux-ci doivent reposer sur certains indicateurs reliés à la réussite scolaire et éducative. La présentation mettra l’accent sur une communauté de pratique au Québec, celle de l’École en réseau (ÉER), ses technologies, ses pratiques et ses résultats.
En ce qui concerne plus directement les progrès des élèves, les traces numériques présentes sur le Knowledge Forum, soit la technologie privilégiée pour le discours écrit, fournissent des indications utiles à la prise de décision. Des analyses peuvent être effectuées selon différents niveaux de raffinement : statistiques descriptives, incluant l’usage d’échafaudages, le vocabulaire utilisé ; qualité des contributions (contenu qui tient compte du savoir établi, incluant les manuels scolaires ; qualité des explications fournies individuellement par les élèves et en tant que collectif). Ce qui semble importer, c’est l’inscription de telles analyses dans un processus itératif axé sur l’amélioration des pratiques à différents niveaux d’un système éducatif.
Jérôme Dépres, Chef de projet Éducation & TICE, réduction de la fracture numérique. Somme Numérique
Au regard de certains résultats scolaires, corrélés à des études socio-économiques aussi troublantes qu’alarmantes, que faire ? Sur le territoire du Département de la Somme un large consensus s’est mis en place afin d’investir le numérique éducatif comme levier d’une meilleure réussite scolaire. Après concertation, l’idée d’usages numériques et de projets pédagogiques raisonnés autour d’un déploiement d’espaces numériques de travail s’est imposée afin que le parcours de l’élève et de la communauté éducative soit mis au centre avant toute politique d’équipement "à outrance". Somme Numérique et la Direction Académique de la Somme ont donc conventionné, dès 2008, ce principe afin d’en faire un réel projet de territoire au service de l’égalité des chances. Les espaces numériques de travail se sont donc développés à mesure que les équipes enseignantes, volontaires, ont décidé de l’intégrer à leurs pratiques.
Une première évaluation, en 2012, orientée plutôt sur l’impact de ces outils sur les pratiques "métiers" avait montré que ces déploiements avaient besoin de temps. En effet, modifier ses pratiques professionnelles n’est aisé, a priori, pour personne. Mais, un élément fort a été pointé : la nouvelle relation qu’engendrait l’arrivée (ou pour d’autres l’intrusion) de ces outils entre l’enseignant et ses élèves, uniquement enseignant, animateur de compétences autres... Aujourd’hui, en cette année scolaire 2015 / 2016, l’ensemble des partenaires ont décidé de lancer une nouvelle évaluation, cette fois-ci, orientée sur la qualité des parcours et des apprentissages des élèves, dans l’école mais également dans leur milieu familial.