par Martina Lochen
Cette brève présente trois textes traitant des apprentissages collaboratifs en ligne.
Dans son texte « L’expérience des cercles d’apprentissages au Burkina Faso » (2010), Boro présente des cercles d’apprentissages comme « des communautés virtuelles sans localisation fixe mettant en contact des classes virtuelles pour des échanges d’information » (p. 18). Elle mentionne que, dans le cadre du Global Teenager Project (GTP), les élèves du Burkina Faso, ayant entre 12 et 18 ans, travaillent avec d’autres classes virtuelles issues de différents pays du monde sur un thème particulier d’une matière scolaire comme la littérature ou les mathématiques en échangeant des informations et inaugurant des réflexions. Ces classes virtuelles contribueraient à un élargissement de l’horizon informationnel de l’apprenant par « la découverte de réalités et visions d’autres régions » (repère 19). Néanmoins il est précisé que l’accès aux TIC semble surtout réservé aux enseignants.
Nous pouvons alors nous demander de la même manière que l’auteur : comment les cercles d’apprentissages en ligne permettent-ils d’améliorer les compétences des élèves ?
L’article de Walchiers et De Praetve concernant l’apprentissage collaboratif en ligne (2004) permet de comprendre huit avantages de ce type de dispositif. D’abord, les auteurs expliquent que l’apprentissage collaboratif réel et en ligne inclut « toute activité des apprentissages réalisée par un groupe d’apprenant ayant un but commun, étant chacun source d’information, de motivation, d’interaction, d’entraide, et bénéficiant chacun des apports des autres, de la synergie du groupe et de l’aide d’un formateur facilitant des apprentissages individuels et collectifs » (repères 56-57). L’esprit critique et la focalisation sur le contenu sont deux des huit avantages de ce processus en ligne. La flexibilité du temps et le fait que les élèves, eux-mêmes peuvent choisir où et quand ils travaillent sur un sujet mènerait plus facilement à un esprit critique car, les élèves pourraient choisir encore d’autres ressources. Cela permettrait de nourrir leur réflexion. L’absence de caractéristiques physiques et sociales dans les interventions en ligne permettrait une focalisation sur le contenu des contributions de chaque élève et les formes de discriminations à cause de l’origine et de l’apparence deviendraient moins probables. Néanmoins, Walchiers et Praetye soulignent que certains prérequis seraient indispensables pour réaliser un apprentissage en ligne qui soit fécond. L’un d’eux serait la maîtrise de l’outil proposé puisqu’il serait nécessaire pour effectuer un apprentissage en ligne : « cette habileté technologique pourrait se limiter au courrier électronique et à la navigation sur le web, mais elle s’étend le plus souvent aux diverses fonctions combinées […] dans des plates-formes d’apprentissage sur le web » (repère 61).
Audran et Garcin dans leur article « Apprendre en ligne, une question de participation ? » (2011) interrogent le fait d’apprendre comme étant ou pas tributaire de la participation au sein de forums en ligne. Dans leur étude, ils perçoivent que le silence d’un élève au sein d’un forum en ligne ne signifie pas automatiquement une passivité concernant le sujet. En effet, l’élève peut quand même réussir l’examen en étant muet la majorité du temps. Toutefois, pour qu’un apprentissage collaboratif en ligne soit plus fécond, un rôle actif de l’apprenant serait favorable. Les auteurs rappellent que « si les systèmes informatiques nous apportent grâce à leurs potentiels de stockage, de traitement, de restructuration et de présentation de nouveaux terrains pour apprendre, faire apprendre, produire et échanger des idées, ce type de recherche rappelle, au bout du compte, que la fertilité des situations éducatives des réseaux dépend fondamentalement de la capacité des apprenants et des formateurs à interagir » (Audran et Garcin, 2011, repère 77).
Comment favoriser les interactions des élèves reste, en 2015, une question à approfondir.