Par Louisa Laidi
Cette brève présente un texte scientifique ainsi qu’un article et une vidéo, afin de guider une réflexion pour mieux comprendre comment les TICE, et plus particulièrement des tablettes numériques, peuvent être utilisées au service de l’enseignement dans un lycée ainsi que dans des classes de CP et de 5ème.
Le texte de Jeanne Rey et Pierre-François Coen intitulé « Regard croisé entre professeurs et élèves sur l’intégration de l’Ipod Touch comme outil d’apprentissage » (2011, p.13) est une recherche concernant un dispositif d’intégration de l’Ipod mis en place dans un établissement en Suisse au sein d’une classe de première. L’Ipod-Touch est utilisé pendant le temps de classe comme une ressource complémentaire. L’enquête semble dire que les enseignants des matières scientifiques y trouveraient moins d’intérêts que ceux des matières littéraires. Les premiers exprimeraient un manque de connaissance sur les applications existantes dans leurs domaines. Les seconds utiliseraient principalement le dictionnaire grammatical et Internet pour la recherche d’informations et le podcast en langue.
L’aspect distractif et incontrôlable de l’outil (panne) constitue un inconvénient pour les enseignants ainsi que le manque de formation avant l’expérience qui explique la cause de ces soucis, « Les enseignants ont rencontré des difficultés essentiellement sur le plan technique […] Un autre problème d’envergure générale est la dispersion de l’attention des élèves » (p.13).
Selon les élèves qui ont répondu à l’enquête, l’Ipod-Touch semble être attractif et utilisé majoritairement comme une ressource pour visualiser les tables en physique et chimie, comme traducteur ou comme une ressource auditive avec les podcasts en langue. Les élèves déclarent que l’Ipod-Touch n’aurait pas modifié leurs manières d’apprendre et s’avère plutôt pratique. Parmi les inconvénients perçus par les élèves citons par exemple l’accès aux jeux que les élèves ont du mal à gérer, mais aussi son inadaptation à la lecture à cause de sa taille jugée trop petite (p.11).
Un article d’Alouani Malika « Apprendre à lire et à écrire » (2013), professeur des écoles, au sein d’une classe de CP aborde le rôle de la tablette numérique dans le processus d’apprentissage de la lecture. L’enseignante utilise la tablette pour donner des textes à trous et des autos-dictées à faire par les élèves. Elle donne des exercices de lecture pour les élèves ayant des difficultés et des questions de compréhension pour les plus avancés. Selon elle, la tablette lui permet de pouvoir consacrer plus de temps aux élèves en difficulté, laissant les autres en autonomie avec un travail sur la tablette numérique : « Ces temps d’ateliers permettaient dans un premier temps, aux lecteurs confirmés de découvrir en autonomie la lecture du jour, pendant que je consacrais à mes petits lecteurs plus de temps ».
La vidéo « tablette tactile et handicap » (2012) présente l’utilisation de la tablette tactile pour des élèves non-voyants pendant un temps d’inclusion scolaire au collège Port-Lympia en classe de 5ème. L’enseignant filmé explique en premier lieu que l’utilisation de la tablette permet de renouer le contact entre lui et l’élève porteur d’un handicap par le fait qu’il y a dans la tablette numérique une application qui traduit en français ce que l’élève écrit en braille. Ainsi l’enseignant semble retrouver un droit de regard sur le travail de l’élève, ce qui était impossible avant. Les autres élèves de la classe y ont eux aussi accès. Selon l’enseignant, « la technologie lui permet de compenser le handicap en partie » et de faciliter le dialogue entre l’élève, le professeur et le reste de la classe.
Ces expérimentations qui ont été menées, amènent à identifier quelques contextes d’usage des tablettes et invitent à repérer les nombreuses conditions qu’ils semblent nécessiter pour que les enseignants puissent utiliser des tablettes au service des apprentissages.