Nous avons à plusieurs reprises ici rendu compte de la question des cours massivement en ligne, encore dits MOOC, sujet souvent débattu sur le réseau.
Dominique Boullier, professeur de sociologie à Sciences Po et coordinateur scientifique du MediaLab de cette institution a récemment publié sur internetactu un billet de blog tonique : Mooc, la standardisation ou l’innovation ?
Il critique le mouvement à "tout relooker à la mode des Mooc", le met en perspective historique et estime que nous sommes en passe d’assister à la constitution d’un "oligopole à franges" visant à capter le marché de la formation "par quelques marques réputées".
Nous en citons ici un paragraphe.
Sommes-nous donc condamnés en Europe à passer sous les fourches caudines de cet oligopole en cours de constitution ? Prétendons-nous créer sur le même modèle une autre marque fédérative concurrente, sachant que la règle de base pour capter un large public consiste à être anglo-saxon puisque c’est la langue de la science et du business ? Ou sommes-nous capables de refuser non pas telle ou telle plate-forme mais le principe même de cette pure logique de marque conservatrice et prédatrice ? Sommes-nous capables d’imposer un autre modèle européen, distribué, coopératif, de la diversité, où tous les producteurs de contenus ont leur chance ? Serons-nous même capables de prendre à bras le corps la responsabilité qui est la nôtre, de rénovation radicale des savoirs et des formations pour les jeunes générations plongées dans une crise sans précédent, en grande partie à cause de la formation donnée à nos élites ?
Il suggère qu’un autre modèle est possible ; vers des Dooc (D="distributed") et des Cooc (C="contributive"). Il conclut que le jeu est encore ouvert entre une logique des contributions et une logique des marques.