Pour citer cet article :
Zablot Solène, Baron Georges-Louis, Beauné Aurélie, Voulgre Emmanuelle (2017). Rapport d’activités du portique Adjectif.net en 2016. Adjectif.net [En ligne] http://www.adjectif.net/spip/spip.php?article421
Résumé :
Ce document fait état des activités associées à l’animation du portique Adjectif.net en 2016. Il retrace les évolutions du projet, celles de l’équipe responsable depuis la création du site et tâche de déterminer les perspectives envisageables dans un contexte, par nature, changeant.
Mots clés :
Pays francophones, Publication, Recherche en TICE
Avertissement : ce texte constitue une mise à jour du rapport publié en 2015. Il fait état des activités du portique tout au long de l’année 2016.
Depuis 2007, le portique Adjectif.net constitue un support de publication pour les jeunes chercheurs francophones en technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement (TICE). Des chercheur-e-s confirmé-e-s contribuent également, fournissant des articles à caractère méthodologiques ou présentant des problématiques vives. Le fonctionnement du portique est impulsé au niveau du laboratoire EDA de l’Université Paris Descartes.
A la date de rédaction de ce texte, Adjectif.net entre dans sa dixième année d’existence : il a acquis une certaine visibilité dans le paysage de la recherche francophone, grâce à l’engagement d’une équipe qui s’est progressivement élargie [1]. La pérennité de ce portique apparaît comme l’une de ses originalités, à la fois d’un point de vue contextuel assez général mais aussi, par son objectif privilégié, à savoir, l’accompagnement des jeunes chercheurs.
Afin d’atteindre cet objectif, une méthodologie en trois phases principales a progressivement été élaborée. On décrit ces trois phases dans la suite.
On reçoit régulièrement des propositions spontanées de contributions (notamment par d’anciens contributeurs, initialement contactés suite aux opérations de veille) ou des redirections depuis des revues du champ (Frantice.net, STICEF). Des perspectives d’évolution sont actuellement en cours de réflexion quant au statut du portique.
Publications de synthèses de recherche
Le format privilégié pour les publications d’Adjectif est celui de textes brefs, d’environ 8 pages incluant les références bibliographiques citées. Depuis la première phase du projet (2007-2009), 271 contributions de ce type ont été produites ; le rythme de publication s’est stabilisé entre 3 et 4 synthèses de recherches par mois à partir de la fin de l’année 2012 [2].
Lors des trois dernières années (2014-2016), un peu moins de contributions ont été publiées, parce qu’une partie conséquente de l’équipe est en cours de finalisation des thèses engagées entre 2011 et 2014, il est nécessaire de former des jeunes intéressés par le projet afin qu’ils prennent le relais.
En 2014, 46 nouvelles contributions ont été publiées, puis 38 en 2015. Ceci peut s’expliquer de plusieurs façons. L’équipe animant le portique bénéficie aujourd’hui d’une plus grande expérience : il est probable que cela soit à l’origine d’une augmentation des exigences, causant l’allongement des durées d’accompagnement, potentiellement mal compris par les contributeurs. Ensuite, les efforts de veille et de prise de contact avec les auteur-e-s potentiel-l -e-s sont souvent assez peu « rentables », toutes les personnes contactées ne publiant pas. Il est particulièrement difficile de parvenir à entrer en contact avec des doctorants des pays dits « du sud », malgré l’inscription du portique au sein du réseau AREN. Ce réseau a été mis en place par l’IFIC en 2015 afin d’accompagner les étudiants désireux de s’inscrire en doctorat dans la rédaction et au financement de leur projet de thèse.
En 2016, le flux de publication a connu de nouvelles variations, même si au total de 34 contributions ont été publiées au 24/12. Ces variations s’expliquent par les réflexions entretenues depuis quelques années autour de l’opportunité pour Adjectif.net de pérenniser l’ensemble des contributions publiées. Le développement du partenariat avec la FMSH (Maison des Sciences de l’Homme) a notamment engagé des travaux préparatoires de la migration des contenus vers l’archive HAL. Différents essais de mise en page et d’extraction des textes sous la forme de recueils thématiques sont en cours, impactant la capacité de veille et de suivi.
Les articles publiés à ce jour concernent surtout des thèses et des mémoires de recherche issus de travaux menés en France. Parmi les articles publiés en 2016, quelques-uns correspondent à des synthèses de recherche menées en Afrique Subsaharienne, dans les pays du Maghreb ou encore au Liban. On continue d’observer un élargissement du spectre du champ de la recherche considéré à travers les publications proposées. Ce phénomène, particulièrement marqué en 2014, se développe avec, notamment, un regain d’intérêt en 2016 pour la didactique de l’informatique et l’apprentissage de la programmation (Araouri, W., 2016 ), l’utilisation des réseaux sociaux ou des jeux vidéos en classe (Grassin, J.-F., 2016 ; Hien, L., 2016).
Des articles ont aussi été liés au travail mené lors de recherches financées par l’AUF (SUPERE-RCF) avec les acteurs du Sud souhaitant investiguer de nouvelles questions et qui ont besoin d’un accompagnement méthodologique plus large (Ndikuriyo, E. et Voulgre, E., 2016) et (Ndovori R. et al., 2016). Le temps accordé est alors très important.
Publication de brèves
Depuis 2010, l’équipe du portique propose un flux de brèves ayant pour principal objectif, au départ, de signaler des rencontres scientifiques (colloques, appels à communication, etc.). A partir de 2012, d’autres types de brèves ont été publiés, prenant la forme de textes d’une page correspondant à des réflexions structurées au sujet d’une problématique liée aux sciences de l’éducation, aux utilisations de technologies informatisées et requérant la distinction de sources de natures différentes (scientifique, autres).
Jusqu’en 2015, dans un esprit d’accompagnement à l’écriture et à l’initiative d’Emmanuelle Voulgre (maître de conférences à l’Université Paris Descartes), des brèves ont été proposées par des étudiants suivant un cursus de Licence en Sciences de l’éducation.
Les membres de l’équipe du portique sont, par ailleurs, mobilisés afin de maintenir un flux de publication stable de brèves. Les projets de brèves qui ne sont pas publiés sur le site sont transformés en posts courts sur le réseau social Facebook où l’équipe cherche à étendre la visibilité de ses services, notamment en invitant les universitaires des pays dits du Sud à prendre connaissance des publications réalisées.
En 2014, on a observé une forte augmentation du nombre de visites du site, passant d’une moyenne de 300 visites à 600 visites par jour. Depuis le mois de janvier 2015, comme en 2016, on constate une stabilisation du nombre de visites par jour autour de 800 visites en moyenne, avec des variations selon les jours.
Le nombre d’abonnés à la lettre mensuelle du portique, créée en 2012, croît toujours, avec un total de 688 abonnés à la fin du mois de décembre (500, en 2014 ; 619 en 2015). Il est arrivé à plusieurs reprises que des lecteurs nous contactent pour nous remercier après réception de la lettre, ce qui indique que leur intérêt pour les contenus diffusés.
Il convient de mentionner également l’important travail de réflexion mené sur la présentation du site. Une version s’adaptant automatiquement à la taille des écrans des visiteurs a été implémentée en 2016.
La convention, signée fin 2014 avec l’Institut francophone de l’ingénierie de la connaissance (IFIC) a été ensuite reconduite ; elle vise à aider les étudiants préparant une thèse à l’exercice de la publication d’un article de synthèse. Une information sur cette mission a été publiée, à la fois sur le site de l’IFIC et sur le portique en 2015.
En 2016 comme en 2015, plusieurs contributeurs ont contacté l’équipe afin de bénéficier d’attestations pouvant enrichir leur dossier de qualification. Il est apparu que nous attirons l’attention de jeunes chercheurs ainsi que celle de personnes en situation professionnelle assise. La qualité de l’accompagnement accordé aux contributeurs est donc reconnue et les textes publiés sont proches, en termes de qualité scientifique, de ce que l’on trouve dans les revues du domaine.
Par ailleurs, dans la continuité des activités précédemment engagées, une animation via les réseaux sociaux a été développée en 2016, principalement via Facebook comme on l’a signalé plus haut. De la même manière, la réflexion sur des contributions de l’équipe animant le portique aux chantiers des données ouvertes de recherche a été prolongée.
Une des raisons du succès provient, à n’en pas douter, de l’accompagnement que dispense une équipe de personnes largement bénévoles. Comme il l’avait été souligné lors des années précédentes, ce fonctionnement a des limites : beaucoup dépend en effet d’étudiants souvent précaires, pour lesquels des financements sont indispensables. Les aspects techniques nécessitent aussi de pouvoir rémunérer des intervenants spécialisés : les autres membres de l’équipe ne peuvent s’en occuper, au vu des exigences de l’accompagnement mis en œuvre.
Jusqu’ici, le portique n’avait pas souhaité être perçu comme une revue analogue à celles qui existent déjà dans le champ. Au vu de la qualité des articles publiés et de la reconnaissance du portique dans certains pays d’Afrique notamment, il nous semble maintenant opportun de penser à solliciter de la part du Haut comité d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur une reconnaissance comme support francophone d’interface tout en conservant ses orientations consacrées à la veille scientifique et ses spécificités d’accompagnement.
Cette démarche, si elle est couronnée de succès, nous semble en effet présenter de nombreux avantages : à l’égard des auteurs, des contributeurs à la veille, envers les enseignants-chercheurs qui souhaiteraient s’engager davantage, en termes aussi de reconnaissance du laboratoire EDA qui a porté l’entreprise depuis les origines.
[1] Les membres de l’équipe de 2007 continuent, pour la plupart, de contribuer au projet même si, en majorité, ils interviennent plutôt en fin de publication. Ceux de l’équipe de 2010 continuent de contribuer alors que ceux engagés en 2014 affirment différentes prises de responsabilité.
[2] L’année 2012 constitue un « record » à différents égards pour le projet : en termes de nombre de publications (68, les autres années permettent plutôt de produire une quarantaine de publications, cf. annexe 1) mais aussi de « consistance » de l’équipe, les financements ayant permis de recruter une étudiante de M2 spécifiquement pour gérer les aspects techniques en lien avec la rénovation de l’interface du site.