Adjectif : analyses et recherches sur les TICE

Revue d'interface entre recherches et pratiques en éducation et formation 

Barre oblique
Résumé de la thèse de doctorat de Mamoudou COUMARE

La formation à distance (FAD) et les technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) au service de la professionnalisation des enseignants au Mali : une approche évaluative de dispositifs expérimentaux

Soutenue en novembre 2010
samedi 4 décembre 2010

Intitulée "La formation à distance (FAD) et les technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) au service de la professionnalisation des enseignants au Mali : une approche évaluative de dispositifs expérimentaux", Mamoudou Coumaré a soutenu sa thèse de doctorat le 26 novembre 2010. Voilà le résumé qu’il en a établi.

La formation à distance (FAD) et les technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) au service de la professionnalisation des enseignants au Mali : une approche évaluative de dispositifs expérimentaux. m_coumare@hotmail.com

Soutenue le 26 novembre 2010
par Mamoudou COUMARE
sous la direction de Jacques WALLET

RESUME

La formation continue des enseignants notamment, ceux du premier cycle de l’enseignement fondamental est à l’épicentre des questions éducatives qui se posent au Mali. En effet, les mesures d’ajustement macro-économique des années 1980 ont conduit à cette époque le pays à la fermeture des écoles de formation d’enseignants et à la mise à la retraite anticipée des enseignants les plus expérimentés. Une décennie plus tard, la communauté internationale réunie à Jomtien prenait position pour l’Education pour tous (EPT).

La poursuite de cet objectif a nécessité la mise en œuvre de stratégies alternatives dont l’ouverture de l’enseignement à l’initiative privée et communautaire et le recours aux enseignants contractuels, dans le cadre du Programme décennal de développement de l’éducation (PRODEC).
Les enseignants contractuels sont théoriquement des diplômés sans emploi de divers profils de formation. Mais, on y rencontre aussi des déscolarisés précoces sans qualification. Ils suivent une formation professionnelle de 30 à 45 jours avant d’être versés dans l’enseignement. S’ils présentent l’avantage d’être moins coûteux que les enseignants professionnels, ils sont aussi moins bien formés.

La multiplication des types d’écoles (publiques, privées, communautaires, écoles de base, écoles du village, etc.) induite d’une politique d’ouverture de l’enseignement à l’initiative privée et communautaire conjuguée à l’engagement massif de personnel enseignant disposant de qualifications et de compétences variables de fait, et le plus souvent très faibles, a sans doute, permis une accélération du rythme des scolarisations au Mali. Cependant, ces mesures auront conduit à une déprofessionnalisation des enseignants et à la segmentation des statuts du personnel enseignant, avec comme corollaire une exigence peu élevée à l’égard de la qualité des situations d’enseignement-apprentissage.

En vue de répondre à cette problématique, le Ministère de l’éducation nationale a élaboré et fait adopter en 2003 une politique de formation initiale et continue des enseignants. Cette politique conçoit la formation à distance et l’intégration des TIC dans l’éducation comme des alternatives à la professionnalisation des enseignants dans un délai relativement court et à moindre coût. Ainsi, dans le cadre de divers partenariats, des expériences ont été mises en chantier au plan institutionnel : le programme de Formation interactive des enseignants par la radio (FIER) avec l’appui de l’USAID en 2004 et le projet Cyber_Edu en 2006 issu d’un accord de partenariat entre la CNUCED, le Canton de Genève et le Ministère de la communication et des nouvelles technologies (MCNT) agissant au nom du gouvernement du Mali.

Le programme FIER s’est positionné par rapport à l’usage de la radio dans la formation des enseignants du primaire et du personnel chargé de leur encadrement et l’intégration des TIC dans le perfectionnement des professeurs assurant la formation initiale des enseignants en IFM, en vue d’offrir à ceux-ci des opportunités d’auto-formation par l’utilisation des TIC, à l’instar du projet Cyber_Edu qui a, lui aussi, choisi de promouvoir les TIC et la pédagogie numérique dans la formation continue des enseignants et des formateurs.

Ces projets ont, sans doute, enregistré des résultats dans la poursuite de ces objectifs, même si cela reste discutable notamment, en ce qui concerne l’intégration des TIC et de la pédagogique numérique dans les pratiques professionnelles des enseignants. En effet, l’analyse montre que ces expérimentations n’ont pas été sans difficultés, des difficultés qui ont entaché les résultats susceptibles d’être atteints. Parmi ces nombreuses difficultés qui ont entravé l’opérationnalisation de l’un ou autre de ces projets, l’étude a pointé du doigt la qualité des équipements, la motivation des acteurs bénéficiaires et leur implication effective, conséquence d’une vision politique mal définie et d’un niveau de préparation qui n’a pas suffisamment tenu compte des réalités socio-économiques du terrain du double point de vue de l’architecture technique et pédagogique des dispositifs.

D’où le fossé qui sépare les discours et prises de position politique en faveur de l’insertion du pays dans la société de l’information et dans l’économie du savoir dont l’école devrait être le creuset et l’intégration de cette vision dans les politiques et plans de développement en général et, en particulier dans le développement du secteur de l’éducation et de la formation.

Sans la définition d’une vision politique suffisamment claire et cohérente, l’âge d’or de la Formation à distance (FAD) et des Technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) au Mali n’est pas pour demain. C’est la première et la principale contribution de cette recherche ; la seconde n’étant vraiment pas une, d’autant qu’il s’agit d’un lieu commun relatif à l’importation de toutes initiatives et actions de développement, sans pourtant que celles-ci soient enclines à impulser une véritable dynamique de développement. La principale raison, comme il apparaît dans l’analyse des dispositifs dont il est question ici, tient au fait que la rigueur scientifique qui sied à l’implantation et à la mise en œuvre de ce type d’innovation n’est pas le plus souvent observée dans ses principes et dans ses conditionnalités. Cela pose la nécessité de repenser la coopération scientifique Nord-Sud dans le sens d’une véritable implication intellectuelle et financière du pays susceptible de faire tache d’huile et permettant l’atteinte des objectifs de développement et d’autonomisation.

Distance education (ADF) and the Information Technology and Communication for Education (ICTE) at the service of the professionalization of teachers in Mali : an evaluative approach of experimental

ABSTRACT

The training of teachers, particularly those of the first cycle of basic education is at the epicenter of educational issues that arise in Mali. Indeed, measures of macroeconomic adjustment in the 1980s led the country at that time to the closure of schools and teacher training to early retirement of most experienced teachers. A decade later, the international community took a stand Jomtien Education for All (EFA).

The pursuit of this objective has required the implementation of alternative strategies including the opening of education to private and community and the use of contract teachers, under the Ten-Year Programme of Development of Education (PRODEC).

Contract teachers are theoretically unemployed graduates of various training profiles. But there is also meeting with school leavers without qualifications. They receive training from 30 to 45 days before being poured into education. If they have the advantage of being less expensive than professional teachers, they are also less well trained.

The proliferation of types of schools (public, private, community, basic schools, village schools, etc...) Induced a policy of opening up education to private and community combined with the massive teaching staff with qualifications and skills is variable, and most often very low, has undoubtedly helped accelerate the pace of enrollment in Mali. However, these measures have led to a de-professionalization of teachers and the segmentation status of teachers, with the resulting low requirement with respect to the quality of teaching-learning situations.

To address this problem, the Ministry of Education has developed and adopted in 2003 a policy of initial and continuing training of teachers. This policy develops distance learning and ICT integration in education as alternatives to the professionalization of teachers in a relatively short time and at lower cost. Thus, through various partnerships, experiments have been initiated at the institutional level : the program of training teachers through Interactive Radio (FIER) with support from USAID in 2004 and the project in 2006 from Cyber_Edu a partnership agreement between UNCTAD, the Canton of Geneva and the Ministry of Communication and New Technologies (MCNT) acting on behalf of the Government of Mali.

The FIER program has positioned relative to the use of radio in the training of primary teachers and their coaching staff and the integration of ICT in the faculty development offering training to teachers in MFI to offer them opportunities for self-training through the use of ICT, as the project Cyber_Edu who has also chosen to promote ICT and digital pedagogy in the training of teachers and trainers.

These projects have undoubtedly saved the results in the pursuit of these goals, but if it remains questionable particularly as regards ICT integration and digital teaching and learning in the professional practices of teachers. Indeed, the analysis shows that these experiments have not been without difficulties, difficulties that have marred the results to be achieved. Among the many difficulties that have hampered the operationalization of one or other of these projects, the study pointed to the quality of the equipment, motivation of players and their effective involvement of beneficiaries, due to a poorly defined political vision and level of preparation that has not taken sufficient account of the socio-economic field from the point of view of the technical architecture and educational devices.

Hence the gap between rhetoric and political stances in favor of the country’s integration into the information society and knowledge economy in which the school should be the crucible and the integration of this vision into policies and development plans in general and particularly in the development of sector education and training.

Without the definition of a political vision sufficiently clear and coherent, the golden age of the Distance Education (ADF) and the Information Technology and Communication for Education (ICTE) in Mali is not for tomorrow. The first and main contribution of this research, the second being really not, especially since it is a commonplace on the importation of all initiatives and development activities, without however, that they are likely to spur a real momentum of development. The main reason, as it appears in the analysis of the devices mentioned here, is that scientific rigor befitting the establishment and implementation of such innovation is not the most often observed in its principles and its conditionalities. This raises the need to rethink the North-South scientific cooperation in the direction of a true intellectual and financial involvement of countries likely to spread, and to the goals of development and empowerment.


 

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